Lúcuma, papa y cuy: Agriculture urbaine à Lima
Samedi Matin pour commencer, nous nous sommes rendus au marché Bio de Surco où nous attendait le directeur de Red Prausa, une ONG partenaire. Constitué d´une vingtaine de stands de fruits, légumes, céréales, produits d´artisanat, ce marché accueille (dans un quartier assez bobo) jusqu´à 3000 visiteurs le samedi matin. L´occasion de découvrir à la fois l´ONG et les produits. Nous avons ainsi rencontré une jeune femme qui vendait ses légumes, fruits et cochons d´inde. Car Red Prausa a une double vocation : Promouvoir l´agriculture biologique via l´obtention de certifications officielles, mais aussi aider les femmes à avoir une activité régulière qui leur permette à la fois d´avoir quelques revenus et d´apporter une nourriture saine et équilibrée a`leurs enfants.
Cette visite était très intéressante : Non seulement des initiatives sont faites par tous pour promouvoir l´agriculture bio, mais en plus ces initiatives se diffusent, car les familles parlent entre elles, passent le mot, et finissent par entrer en contact avec des organismes pouvant les aider. Cela a aussi été très amusant de voir les responsables Heifer Amériques s´extasier devant les produits, discuter avec les commerçants, s´échanger des contacts, mais ce qui m´a le plus frappé, c´est surtout toutes les questions qu´ils ont posé a propos des pratiques, des produits et traditions péruviennes. Eh oui, on dit l´Amérique Latine mais en fait derrière cette appellation se cachent des réalités très différentes, des cultures variées, ce qui fait que je n´étais vraiment pas la seule étrangère du groupe ! Par exemple, le guatémaltèque n´avait jamais mangé de patate, alors qu´ici il y en a une centaine de variété et ils en mangent a presque tous les repas !
La Lúcuma, fruit dense et utritif avec lequel on fait des gateaux
En fin de matinée,
direction Pachacámac, à quarante minutes au sud de Lima. Dès la sortie de la
ville, on est impressionnés par l´aridité du milieu: Le désert est aux
portes de Lima. Pour la petite anecdote, on raconte que lorsque les conquistadors
ont demandé aux incas la meilleur endroit pour installer leur capitale, les
petits malins leur ont ,en guise de remerciement pour l´invasion, recommandé l´emplacement
le plus pourri du pays : Microclimat froid et gris 9 mois sur 12,
proximité du désert et malgré la proximité de la mer, un difficile accès a
celle- ci en raison des nombreuses falaises.
Pachacamác est un
district surtout connu pour ses ruines pré-inca, majoritairement des temples dédiés
au dieu éponyme, mais aussi des structures datant de l´ère Inca. Mais ce n´était
pas le but de la visite. Nous nous sommes rendus dans trois lieux différents :
-A Quebrada Verde, ou`nous avons
rencontré el señor Tarazona, un paysan qui représentait son épouse qui venait d´accoucher.
Le couple, en collaboration avec Heifer et Red prausa, a bénéficié d´une
formation en agriculture bio pour pouvoir entretenir une parcelle et aller
revendre leurs produits a Surco
-A Picapiedra, nous avons visité les jardins bio de deux femmes qui vont également
vendre leurs produits à Surco et l´autre marché bio de Miraflores (autre
quartier Bobo de Lima) . Elles ont touts deux reçu une formation, des graines,
des systèmes d´arrosage et des bidons d´eau. Celui de Jane Janampa était assez
petit, mais très fourni : c´est ses débuts dans le domaine, et elle songe à
agrandir sa parcelle. Celle de Maritza Camacho était beaucoup plus grande, et
nous avons pu partager un repas élaborés avec les produits du jardin avec tous
les participants : tortilla d´épinards, Papa rellena ( patates en purée
mises en boules et fourrés avec de la viande ou du poisson puis frites), pollo
con arroz ( du poulet aux epices et du riz), et cuy frito ( cochon d´inde frit !)
Miam!
Cela peut paraitre
un peu vain tout ça, des petites parcelles par-ci par là, mais cela représente
en fait une réelle source de revenu dans ce pays où le salaire moyen s´élève a150-200
dollar mensuels, et où la météo est assez capricieuse… Chaque famille aidé
partage son expérience, ses graines, et ses animaux (surtout cochons d´inde)
avec d´autres et la pratique se diffuse..
Les petites
rivières font les grands fleuves comme on dit !