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Six Mois au Pérou

26 mai 2010

¡ Salud !

Certains m´ont demandé " mais pourquoi Piscosoul?"

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Le pisco est une liqueur de raisin du Pérou ( mais aussi du chili), que lon on peut boire de differentes manieres: seul, avec du sprite  et du citron ( chilcano), du coca ( Perú libre), mais la meilleure facon de la boire est sous la forme du cocktail Pisco sour:

Dans un shaker on melange deux a trois mesures de pisco pour une mesure de jus de citron verte, une mesure de "jarabe de goma" ( sirop de type de canne), de la glace puis on rajoute au derniere moment un blanc d´oeuf pour lui donner l aspect blanc et mousseux. On le sert dans les verres puis on le decore avec un peu de canelle et d´" Angustora".
Cocktail explosif, surtout a 3400 m d´altitude!

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20 mai 2010

¿Y ahora qué?

A un peu moins d´un mois de la fin du stage, il reste encore pas mal de travail a boucler avant de tourner la page….

Apres l´atelier de formation en gestion de l´auberge de Cuchuma, Heifer m´a confié une nouvelle tâche : étudier l´organisation de cette communauté.

La plupart des communautés andines ont une organisation similaire : une junte directive est élue et dirige des assemblées qui se déroulent en général une fois par mois. Durant celle-ci sont soumises au vote les décisions concernant la communauté.

la communauté de Cuchuma a quant a elle une organisation assez singulière dans le sens ou existent des comités spécialisés (école, agriculture, sport, auberge…) qui se réunissent avant chaque assemblée et décident ensemble de l´ordre du jour de celle-ci, ce qui est totalement exclusif a Cuchuma

De plus, on constate a Cuchuma un paradoxe : durant les assemblées communales, les comuneros parlent, participent, débâtent (et parfois même se battent) quelque soit le sujet abordé, chacun a son mot a dire, même le petit au fond là-bas. Pourtant, des que l´on passe a un niveau supérieur, pendant les assemblées distritales ou quand ils rentrent en contact avec l´autorité municipale, on passe du tout au tout et ils n´osent plus parler, et ne s´adressent a eux que si c´est indispensable ou s´ils ont besoin de quelque chose, mais proposer et débattre, Que nenni , il s´agit plutôt d´une position de subordonné

En fait, il semblerait que l´exercice de la citoyenneté disparait presque entièrement des que l´on sort du cadre de la communauté, comme s´ils ne se sentaient absolument pas comme faisant partie d´une municipalité, d´un district, d´une région…

Ce qui est très intéressant, c´est que c´est tout de même une tendance que l´on remarque dans de nombreux pays :plus c´est grand, moins ca nous concerne, il n´y a qu´a voir les taux de participation aux élections régionales ou européennes en France…

Pour étudier tout cela il me faut donc me rendre régulièrement dans la communauté, parler avec le président, les comuneros, les comités, le maire de la municipalité de San Pedro. S´intégrer dans une communauté n´est pas une tâche facile : ils sont très méfiants et normalement personne de l´extérieur ne peut assister aux assemblées.. Il m´a donc fallu convaincre le président, pour qu´il puisse lire ensuite à l´ouverture de l´assemblée une demande de dérogation, qui a ensuite été approuvée par le quorum… a condition que je m´installe face a eux et non pas avec eux, et seulement durant la première partie…

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19 mai 2010

Mais qu´est ce qu´il y a dans le sac des filles?

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Dans la campagne péruvienne comme dans la plupart des villes les femmes portent sur leur dos un étrange sac a dos : la DSC03522« Llucta ». Cela consiste en fait en une pièce de tissu coloré, la plupart du temps rayé, où elles déposent leurs biens avant de les envelopper et de nouer le tout autour des épaules.

Véritable caverne d´ali-baba, ces étranges paquets regorgent de surprises. Le jeu est de deviner ce qu´il y a l´intérieur : fruits, choclo (épis de mais bouilli), chuño (pomme de terre congelée puis séchée), parfois un cahier, des objets d´artisanat, ou très souvent un bébé… le plus étonnant est de les voir sortir de ce fourre-tout des gros morceaux de mouton épicés et des patates le tout servi dur un morceau de carton et a déguster a pleines mains : le Kankacho

¡Buen Provecho !

19 mai 2010

Avril 2010

Les photos dela visite dans la communauté de Pacchanta, 4800m d´altitude, la Bolivie et Ollataytambo (forteresse Inca)
7 mai 2010

Un petit bain de réalité

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Monter et suivre des projets est un travail de longue haleine qui requiert patience et persévérance. Apres toute une période de maturation, recherche de partenaires, de fonds, toute la paperasse administrative et la mise en route, il faut encore assurer26934_380309018893_630258893_4935631_608567_n le suivi des projets. Ceux de Heifer passent par deux étapes : la première est celle durant laquelle le projet est « actif », c´est à dire qu´il reçoit les fonds qui lui ont été accordés et prévus selon un calendrier trimestriel précis. Apres en général trois ans, il entre dans la phase de suivi, où sauf cas très rares, il ne reçoit plus de fonds et de ressources, mais une attention particulière est portée aux activités organisées, au partage des ressources avec d´autres familles…. Dans tous les cas, les ONG partenaires chargées d´exécuter le projet doivent envoyer à Heifer un rapport semestriel sur leurs activités, détaillant les activités effectuées, les avancées, difficultés rencontrées….

Seulement, c´est bien beau de voir un projet sur le papier, mais encore faut-il voir sur place comment cela se passe vraiment, assister aux activités, participer aux réunions, discuter avec les gens… c´est le principe des visites de suivi qui ont lieu dans chaque projet une a deux fois par an. C´est donc pour cela que nous nous sommes rendus dans la région d´Apurimac, département d´Abancay.

Le projet « renforcement des capacités pour le développement de marchés ruraux dans la zone d´Ollabamba, Apurimac » est exécuté par le Centre de Développement humain et a trois objectifs définis :

- D´ici à 2012, 13 communautés gèrent leurs ressources naturelles et productives, de manière a dynamiser le marché local, améliorant ainsi leur sécurité alimentaire et leurs revenus

- D´ici à 2012 13 communautés de la zone auront renforcé leur organisation interne pour une meilleure gestion équitable de la commune et du territoire

- D´ici a 2012, ASPAMOL ( l´association de producteurs agricoles de la zone)et les 13 communautés membre construisent des propositions et influencent les politiques et systèmes pour le développement local, en promouvant la production et la consommation locales de leurs produits.

La visite de suivi du projet début mars a donc commencé par la participation a un congres de fem26934_380308758893_630258893_4935614_3215070_nmes dans la ville d´Abancay. C´était assez surprenant de voir l´engagement et la volonté de changement de cette centaine de femmes qui y ont participé. Encore une fois, l´occasion était venue pour moi de continuer avec mes histoires de vie. J´ai donc retrouvé Maria Teresa de la communauté de Ccafiamarca et sa petite fille pour qu´elle me parle de sa vie, de son passé, son quotidien les difficultés qu´elle a pu rencontrer dans sa vie, ses projets…. Maria a 30 ans et deux enfants. Elle a été victime a 15 ans de « violence politique » , expression utilisée pour designer les personnes qui ont été affectées directement ou indirectement ( perte d´un parent, mari, enfant) lors de l´affrontement entre l´Etat Péruvien et Sentier Lumineux

Petite parenthèse26934_380308718893_630258893_4935611_1478083_n historique pour comprendre le contexte : Sentier Lumineux est un groupe communiste péruvien qui a été fondé dans les années 60 par Abimael Guzmán et est désigné parfois comme la « quatrième épée du Marxisme » . Sur un fond d´instabilité politique dans les années 80, sentier lumineux s´appuie sur le mécontentement populaire pour se développer, jusqu'au jour ou les militants prennent les armes et vont dans les villages pour obliger les comuneros à se joindre a eux. On en arrive alors a un point ou les militaires ne font plus la différence entre les paysans et sentier lumineux, faisant des milliers de victimes. Guzman est finalement arrêté en 1992, et la guérilla finit par cesser quelques années après…

http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/ameriquelatine/sentierlumineux un bon résumé26934_380308528893_630258893_4935601_5513885_n

Maria Teresa a été violée a quinze ans par les militaires péruviens, et se bat encore aujourd´hui pour avoir le statut de victime politique et recevoir une indemnisation…. Comme 12 000 autres personnes dans la région ! Ce jour là a Abancay, beaucoup de femmes ont pris la parole pour exprimer leurs difficultés a vivre, même une bonne vingtaine d´année après la fin de la guérilla… Ce jour la a été l´occasion pour le gouvernement régional de publier la liste des personnes ayant reçu l´ « accréditation de victime politique » pour pouvoir entamer les procédures d´indemnisation… il en reste encore 10 000…

Le lendemain en route pour la communauté paysanne de Paccaypata ( point bleu sur la carte) à 6 heures de piste défoncée route dans le fin fond de la montagne. En trois jours, le programme est chargé, rencontrer les dirigeants d´ASPAMOL, participer a un atelier de mise en place de potagers bio, rencontrer les habitants, aller dans les communautés avoisinantes, se réunir avec l´ONG locale… Un petit bain de réalité ne fait de mal a personne !

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La paisible Paccaypata et atelier de preparation de potagers bio

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Une nouvelle copine, un luxueux hotel et une certaine maniere de se deplacer...

une autre réalité!

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6 mai 2010

The grass was greener...

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Apres une brève entracte Bolivienne ( La Paz, Cochabamba et Sucre), on continue a remonter le temps pour arriver à mi-mars.

Heifer International fonctionne de manière relativement décentralisée : Les bureaux principaux situés en Arkansas réunissent tout l´argent récolté par les bénévoles et membres de Heifer et le redistribuent sous forme de budgets DSC03807pour des projets déterminés aux 50 antennes situées dans le monde entier. Pour récolter cet argent, rien de tel que de donner a voir aux futurs donateurs ce que Heifer va faire de leur argent, et donc de leur parler des projets, des personnes aidées… Cela peut passer par les histoires de vie, raconter les cérémonies de « pass on the gift » a savoir quand les familles a qui Heifer a donné des ressources les partagent avec d´autres familles, mais aussi par des petits documentaires relatant la vie quotidienne de personnes faisant partie du projet afin de voir quel est son impact réel.

Le 12 mars sont donc arrivés de Los Angeles  Steven(metteur en scène) , William (producteur), Jacek ( cameraman) , Pedja ( assistant cameraman et photographe) , et Susumu (assistant son. A peine arrivés à Juliaca, ville sans intérêt particulier a une heure du lac Titicaca, en route pour la région de Moho, et plus précisément la communauté de Altos Huayrapata a 4200 m d´altitude au nord du lac Titicaca. Inutile de dire que nos pauvres américains ont eu du mal a supporter ce brusque changement de milieu (passer de 0 a 4200m d´altitude n´est pas de tout repos, le sorroche fut violent pour certains d´entre eux) , d´autant plus que la communauté est fidele a son nom ( Huayrapata signifie la plaine dans les montagnes ou souffle le vent en Aymara)…

DSC03902Le but de la visite ? Filmer la vie quotidienne de Irma Rojas, une comunera de 32 ans, deux enfants et aidée par un projet de Heifer dans la zone.  Ce projet « égalité des genres et leadership pour le développement des communautés du Pérou » intervient dans différents domaines et inclut entre autres des ateliers pour l´égalité homme-femme, d´auto estime, aide a la construction de maisons et cuisines améliorées…

Chaque matin, debout 4h avec le soleil, le temps d´avaler un café et au travail ! Irma part pour les pâturages situés un peu plus bas pour emmener ses quelques alpagas, vaches et moutons brouter toute la matinée. Ensuite, retour à la maison ou il faut cuisiner, s´occuper des enfants, assurer la permanence de vente de fromage… Mon rôle dans le tournage de tout cela ? Traduction, cuisine, baby sitting…

C´est en vivant au quotidien avec les gens que l´on se rend vraiment DSC03989compte de la réalité d´un pays. Un élément m´a attiré l´attention : les enfants. Pas de wii ou de TV pour eux bien sur, juste des champs, des animaux, parfois une peluche. Ils ont d´une joie de vivre et d´une vivacité contagieuse, s´émerveillant de peu et courant dans tous les sens (difficile de jouer au loup avec eux, a 4200m d´altitude, c´est une bonne excuse pour perdre !)

Durant notre présence, Irma a également participé à un congrès de femmes organisé par l organisation régionale des femmes de la province de Moho en partenariat avec Heifer. L´occasion pour moi de continuer avec mes histoires de vie et rencontrer la présidente de l´organisation des femmes du district de Huarapata, Lidia Molleapaza.

DSC03979 Lidia a 25 ans, et participe au projet depuis environ neuf fois. Sa maman étant malade, elle a du quitter l´école à 14 ans pour s´occuper de ses frère et soeurs. Juste après, elle est tombée enceinte de son premier enfant et s´est mariée ensuite a 15 ans et demi. Son mari voulant étudier, elle n´a pas pu reprendre les études et est restée chez elle a rêver de jours meilleurs. «  Le pires est que aujourd´hui mon mari de travaille pas et dépense le peu d´argent qu´on a. » confie- t- elle avec une pointe d´amertume. Aujourd´hui elle porte dans ses bras son troisième enfant et veut faire autre chose de sa vie que de rester chez elle. «  le projet m´a montré que en tant que femme j´ai des droits, et avant je ne comptais pour rien. Aujourd´hui je sais que je peux faire quelque chose de ma vie » rajoute t- elle avant de se taire parce que son mari vient s´assoir avec nous. A partir de ce moment, impossible de dégager plus d´information, et j´ai du dire au mari de nous laisser parce qu´il répondait a sa place….

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Femmes de Moho , vue sur le lac Titicaca et arrivée a Altos Huayrapata

Les projets « sociaux » sont  les plus délicats. D´une part parce qu´il est difficile d´en évaluer les progrès et d´autre part changer les habitudes de vie, les pratiques et les mentalités demandent énormément de temps

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Apres- midi à l´école et banquet d´accueil a Altos Huayrapata


11 avril 2010

Auquisa Yachayhuasi

Apres beaucoup de temps passé sans écrire, on va petit à petit remonter le temps et plonger dans les souvenirs de ces dernières semaines, en commençant par le plus frais…

Durant tout ce temps, le travail avec Heifer a été bien chargé, et mes taches diverses et variées. La dernière en date a été d’organiser une formation en accueil et cuisine dans une petite auberge tenue par une communauté paysanne.DSC04234

L’auberge « Auquisa Yachayhuasi » se situe dans la communauté De Cuchuma située à environs 140 km de Cusco, sur la route qui va au lac Titicaca. Entre 2001 et 2005, un projet de heifer intitulé « développement communal et ecotouristique avec les jeunes de Cuchuma » a été exécuté dans la zone. Ce lieu présentait un grand intérêt du fait de la persévérance des traditions ancestrales, notamment au niveau des connaissances sur les plantes médicinales, mais aussi proche de nombreux sites archéologiques et sur la route du « camino Inca ». Ce projet avait plusieurs buts :

-augmenter les ressources des familles en comptant sur le transfert des ressources générées par une administration responsable

- protéger et conserver la biodiversité locale, par le biais la reforestation et  la culture de plantes médicinales

- Améliorer la qualité de vie des familles grâce à l’installation de cuisines améliorées

-Développer un modèle d’échange culturel entre les jeunes des villes et ceux des campagnes (qui ont des vies radicalement différentes

DSC04210L’auberge éco touristique dans ce projet permet donc à la fois d’augmenter les revenus des familles et un échange culturel entre les visiteurs et les communeros. L’auberge est gérée par un comité de 6 personnes réélus chaque année par la communauté, et les bénéfices dégagés sont en théorie dédiés au fonctionnement de l’auberge, payer les personnes qui y travaillent, mais aussi faire des micros crédits aux membres de la communauté

Tout cela sur le papier est bien beau, mais dans la pratique, les choses se corsent. Les comités se suivent mais ne communiquent pas entre eux sur la manière de gérer l’auberge. Ainsi que le nouveau comité qui a été élu en décembre n’a absolument aucune connaissance en tourisme ou même accueil de personnes extérieures, tous ont une soixantaine d’années et voient cette auberge comme un fardeau. Le lieu n’a de plus pas été entretenu par les comités précédents, et l’infrastructure déjà endommagée l’a encore plus été par les pluies diluviennes du mois de janvier. Nos petits vieux se sont ainsi retrouvés avec une bien lourde charge à porter.

Mon rôle dans tout ca ? Organiser deux jours de formation pour une douzaine de personnes de la communauté, pour qu’ils soient capables d’accueillir les visiteurs dans un lieu un minimum propre et organisé. Apres quelques semaines de préparation, DSC04218de nombreux aller-retour entre Cusco et Cuchuma pour régler tous les détails et coordonner les travaux de réparation et peinture, le temps de la formation est venu, et avec Oriane, collègue espagnole, nous nous sommes rendues dans la communauté les 7, 8 et 9avril pour enfin passer à l’action. Avec l’aide d’une cuisinière professionnelle, nous avons élaboré une base de menu qu’elle a préparé le premier jour avec eux, le but étant qu’ils les refassent seuls le premier jour.  En parallèle, pendant que les uns cuisinaient, les autres apprenaient à mettre la table et servir le repas, nettoyer les chambres et salle de bain, ainsi qu’a gérer la réception et les livres de comptes. Cela parait facile comme ca, mais il faut savoir que presque aucun d’entre eux n’a vu une autre auberge ou hôtel dans sa vie, et dans leur maison, ils n’ont pas de salle de bain ou de salle à manger. Cela donne des explications assez drôles du type « non, tu ne peux pas laver les toilettes et ensuite faire a manger sans te laver les mains entre » ou encore « oui il faut changer les draps entre les visiteurs ». Tout cela s’est déroulé dans la bonne humeur et la bonne volonté, et apparemment ces deux jours ont été utiles. Entre deux embrassades d’au revoir, tous nous en ont demandé plus, veulent apprendre à cuisiner plus de plats, utiliser l’ordinateur… Le feu commence à prendre, il va falloir continuer à souffler dessus si on ne veut pas qu’il s’éteigne… plus que jamais je me rends compte a quel point travailler pour une ONG, monter des projets, les porter, les faire avancer est un travail de longue haleine…

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5 avril 2010

What a wonderful world

... la suite est en cours de redaction, en attendant une pause pour admirer le Machu Picchu...
3 mars 2010

Buena Onda

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Lorsque l’on traverse les Andes (au moins une partie), la première impression est que cela ne se finira jamais. Les étendues désertiques encerclées de montagnes se succèdent. Se dégage de ces paysages une espèce d’énergie paisible impressionnante. Tout semble en paix, chaque chose a sa place. Le bétail broute en liberté, surveillé par leurs propriétaires qui tissent tranquillement assis dans l’herbe. Vaches, moutons, lamas, alpacas et autres se côtoient dans une sérénité déroutante. La vie coule, tout simplement.

L´objet de notre visite dans la communauté paysanne de Chacachaca au bord du lac Titicaca 7h de route de Cusco, était simple : coordonner le « partage des ressources » que Heifer avait remis à des familles au début du projet il y a deux ans. Celui-ci intitulé «  production agricole écologique dans les communautés de DSC03500Pomata, Puno » vise à améliorer la production et l´alimentation dans ces communautés. Pour cela, Heifer et AEDES (l´ONG locale qui s´occupe de l´exécution du projet) avaient remis a chaque famille huit cochons d´inde en les formant a leur élevage, ainsi qu´un kilo de terre  rempli de lombrics afin qu´ils puissent produire du Humus. Le principe est simple : ils creusent un trou dans le sol, y déposent cette terre, et par la suite y jettent leurs déchets organiques. Les lombrics le mangent et produisent ainsi ce fameux humus, hyper fertilisant et organique donc sans danger pour la santé. Ils peuvent donc s´alimenter sainement, mais aussi donner une nourriture améliorée à leurs animaux. Le 25 Février à Chacachaca, après deux ans d´exécution, les familles ont du à leur tour donner a d´autres familles huit cochons d´inde et des lombrics. Mon rôle a alors été d´écrire l´histoire de ce partage, en discutant avec les familles, et en prenant un exemple particulier pour pouvoir jauger l´efficacité du projet. L´histoire que j´ai écrite est celle de Jaime, un grand bonhomme (très grand même pouDSC04380r un péruvien !) tout souriant sous son sombrero.

Il y a deux ans, Jaime cultivait déjà du Quinoa, de l´avoine et des pommes de terre. Il avait quelques moutons mais pas de cochon d´inde. Aujourd´hui, il en a plus de cinquante. Il en garde une partie pour sa consommation personnelle, et va vendre l´autre au marché. Quant à sa production, ses produits poussent mieux, plus vite et il a amélioré sa productivité. Résultat : Il dispose d´une plus grande quantité et vend ses produits plus cher car ils sont organiques. En tout, le projet lui a permis d´augmenter ses revenus de plus de 40%. Il a suivi toutes les formations, et s´est même mis à produire du Biol. Et quant au fait d´être « obligé » de retransmettre une partie de ses ressources avec une autre famille, il s´y plie avec plaisir, reconnaissant « la nécessité pour chacun de manger a sa faim et des aliments sains pour eux comme pour la nature ».

La solidarité est une notion très présente dans les communautés andines. Si quelqu´un a besoin d´un coup de main pour construire sa maison, c´est toute la communauté qui s´y met. Les outils et les savoirs circulent. Mais il ne faut pas rêver, on n´est pas non plus au pays de Candide, et cela se voit lors du partage. « Pourquoi mon voisin a eu des cochons d´inde plus gros que les miens ? » « Pourquoi est ce que je ne peux pas avoir juste un mâle et une femelle de plus », « un kilo de terre, c´est pas beaucoup. ». L´éternelle insatisfaction de l´homme est aussi présente a 4000m d´altitude au bout du monde…

Un autre point important ce 25 février a été de briefer les familles sur des points de base de l´élevage de cochons d´inde. Cela a pu passer par des rappels de points techniques pour éviter leur consanguinité et la perte de la race, mais aussi par des règles plus élémentaires comme ne pas les transformer dans un sac hermétiquement fermé, sous peine de mort en 10 minutes. Cela parait simple, mais pas tant que cela en fait. Il a fallu ensuite leur expliquer que dans six mois, ils devront a leur tour transmettre ces ressources a d´autres familles, soit huit cochons d´inde. Ce qui change par rapport aux précédents, c´est qu´ils devront en remettre un de plus à la direction de leur communauté. Ce surplus sera vendu et les fonds seront utilisés cuypour acheter des trousseaux vétérinaires, des outils pour la communauté… Enfin, un dernier point délicat a été de s´assurer de la bonne compréhension de tout ce charabia par les familles, car la moitié ne comprenait pas ou peu l´espagnol, leur langue maternelle étant l ´aymara. (Un point sur ce peuple dans un prochain épisode…)

Tout cela pour dire que rien qu´avec ces petits détails on peut se rendre compte du travail que cela représente de monter et mener a bien des projets de ce type. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage comme disait l´autre.

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En Bonus Jaime qui nous raconte les bienfaits du Humus et comment il s´y prend (pour ceux qui parlent espagnol ;) )

2 mars 2010

Enjoy...

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